Petit chat

mardi 13 octobre 2009

Système de santé au Cambodge

Je n'ai pas assez de recul pour vous en parler dans les détails mais je vais tenter de vous donner des éléments d'informations sur le système de santé ici.

Tout d'abord, comme vous vous en doutez il n'y a aucun système de sécurité sociale ici. Les soins sont très chers et donc pas accessibles par tous. Les hôpitaux les plus abordables sont en pénurie de tout. Je ne peux pas être plus clair. Les plus fortunés se tourneront donc vers les établissements privés mais les différences avec les espaces publiques ne sont pas forcément énormes. Il faut payer très cher pour avoir une chambre VIP (c'est comme cela qu'elles sont appelées...) et ceci ne comprend pas les soins de base que l'on peut avoir à l'hôpital : toilette, douche, nourriture...Les familles sont donc obligés de venir elles-même assurer l'intendance de leur proches malades. Récemment un couple de français s'est présenté à l'hôpital pour une cheville brisée. Imaginant y trouvé un petit réconfort, ils y ont trouvés l'enfer: 48h passées dans les couloirs de l'hôpital avant d'avoir une chambre facturée à prix d'or (une centaine de $ par jour), des injections à répétition de morphine sans plus de soins et surtout des grandes difficultés à passer une radio pour savoir quoi faire. Excédés, ils décident de se faire rappatrier. Ils ont témoignés pour dénoncer les conditions de l'hôpital mais également pour une façon de faire qui les a particulièrement choqué : les ambulances sélectionnent l'hôpital d'arrivée en fonction de la somme d'argent que peut procurer la victime pour sa prise en charge....

En ce qui concerne la thérapeutique, certaines cliniques privés ont un tout petit stock de "médicaments" de base (morphine, compresses stériles...) mais ils sont payants et plus chers que ceux que l'on peut trouver dans les pharmacies locales.Très nombreuses, les pharmacies cambodgiennes ou dépôts de médicaments présentent un stock important de spécialités pharmaceutiques dans leurs armoires délabrées. Un jour, un européen mécontent du prix pratiqué pour une spécialité prescrite pour son chien dans une clinique vétérinaire privée ,décide de se présenter au comptoir de l'une de ces pharmacies de quartiers. 1 semaine après, le voilà de nouveau dans la clinique vétérinaire privée témoignant auprès du veto (lui aussi européen) que le traitement ne marche pas. Après envoi dans un laboratoire européen spécialisé d'un échantillon de la spécialité que le propriétaire canin avait acheté au Cambodge et après parution des résultats, le propriétaire tombe par terre : il avait donné purement et simplement, un morceau de sucre (du saccharose) à son animal de compagnie...
Pour revenir aux dépôts de médicaments, ils présentent malheureusement des copies de spécialités pharmaceutiques dont leur composition ne semble être que du flan....

Face à ce problème économique, les locaux n'hésitent pas à faire appel à la médecine traditionnelle. Comme vous le voyez sur la photo, cette dame présente un patch frontal caractèristique. Il lui a été administrée par la personne à son chevet...Celle-là même qui au milieu des rizières lui fait, en notre présence une perfusion ainsi que 3 injections. L'histoire et surtout le temps ne nous ont pas permi de savoir ce qu'il avait fait et pourquoi. Après avoir recapuchoné les seringues et les avoir remises dans son sac pour l'hypothétique patient suivant, le médecin s'est bizarement empressé de partir....


Hôpital à la maison


Patch frontal