Petit chat

mercredi 28 octobre 2009

L'hôpital Cambodgien


Il y a des jours comme ça qui vous marquent...Vous ne savez pas trop pourquoi mais ils restent graver très longtemps dans votre mémoire. Je pense qu'aujourd'hui fait partie d'un de ces jours là.

Accompagné de Clotilde et Stéphane, deux membres de Pasteur Paris en mission H1N1 au Cambodge, je pars découvrir l'hôpital de Takeo. Je savais que la rencontre avec le monde hospitalier n'allait pas être forcément très simple mais l'état dans lequel j'ai trouvé cet hôpital a rendu, je pense cette rencontre encore plus impressionnante.

Nous avions donc rendez vous à 9h avec le contact de l'IPC Phnom Penh sur place, à savoir le pédiatre de l'hôpital de Takeo. Après avoir pénétré dans l'enceinte, nous traversons rapidement l'endroit en direction du bâtiment pédiatrique sans vraiment se soucier de notre environnement étant donné le retard que nous avons. Un individu nous indique le batiment dans lequel trouvé notre contact; le pas de la porte passé de jeunes enfants tout mimis jouent à la poupée et au ballon dans la grande salle dans laquelle nous venions de rentrer. "This is the building for little children with HIV" nous explique notre "guide". Ca, c'est que l'on appelle un baptême du feu !

Puis la "visite" commence. Comme dans tout hôpital qui se respecte, les patients sont accueillis en consultation externe (OPD = Out Patient Department) ou interne puis sont aiguillés vers les services concernés s'ils nécessitent une hospitalisation : pneumologie, pédiatrie, gynécologie, médecine interne... Chaque service a son propre bâtiment. Pour des raisons de pudeur et de respect fondamental, je n'ai pas pris de photos de l'intérieur des bâtiments où séjournent les patients. J'espère que vous me comprendrez.
Les salles de consultation de l'OPD sont très sommaires : une chaise et un bureau pour le médecin et un lit pour le patient. De vagues posters médicaux sommaires sont affichés aux murs. Ici, aucun soin n'est administré : on fait seulement un bref bilan de l'état de santé du patient. En début de semaine, on peut compter jusqu'à 70 patients par demi journée de passage en OPD.
Après l'OPD, notre guide pédiatre nous dirige vers le service de médecine interne. Bizarement, l'entrée est barrée par une grille dont seul le chef de service a la clé. "C'est le moyen le plus efficace pour éviter la propagation des germes" nous explique le pédiatre. Le batiment est traversé par un seul couloir déservant de chaque côté 8 chambres de malades. Allongés sur des planches soutenues par une armature en métal en guise de lit, les patients souffrant la plupart de maladies sévères séjournent à plus de 10 par salles. Il n'y a rien dans ces salles ! On y trouve un lavabo dans lequel se lavent les dents les familles présentes ici pour assurer l'intendance et l'hygiène de leur malades. Et c'est tout... Il y fait une chaleur pas croyable et la souffrance se lit facilement sur les visages. Les armoires à médicaments, vides, témoignent bien de l'absolue impuissance thérapeutique que les médecins ont à traiter leurs patients. Que faire quand on croise un regard malade ? Un sourire semble être le seul truc que j'ai à leur offrir...

Je sais bien qu'en France il y a la même chose mais j'imagine que ce n'est pas pareil parce que là, la pathologie et la souffrance sont encore moins cachées que dans nos hôpitaux et parce qu'ici on ne peut les 3/4 du temps rien faire pour les patients du fait du manque de moyens matériels.

Partout dans l'hôpital, les murs sont à l'origine blancs mais l'état d"hygiène fait qu'ils sont devenu marrons avec le temps. Nous passons ensuite au service de chirurgie et des urgences. Je ne décrirai que très peu ce service. Les patients s'y trouvant, toujours à 15 par chambre sont tous reliés à des perfusions et des poches de sang (saignées ou perf ? aucune idée) et sont trop mal en point pour pouvoir ne serait-ce que parler. Toujours les proches au chevet, à chaque chevet ! Le chef de service nous salue après avoir hôté son masque. Tiens, il nous sert la main comme ça et palpe de nouveau l'homme au chevet duquel il se trouve...

Puis c'est autour successivement des services de pneumologie et de pédiatrie d'être passé au crible. Aucune mesure de sécurité ni d'hygiène nous est demandé. On rentre comme ça dans les services, on en sort aussi facilement et on apprend que l'on est passé à côté de la chambre de tuberculeux ou que 3 cas de grippe H1N1 ont été diagnostiqué à Takeo.
Les bébés comateux à moitié défigurés par des brûlures, exposés en plein air sont là, à 30 cm de ma main. Que faire quand leur mamans me regardent avec insistance...comme pour les patients de médecine interne, un petit sourire; de toute façon j'ai que ça !

La visite se termine par la pharmacie. Vous l'aurez compris, elle est trop mal fournie. Il manque de tout. Après discussion avec la pharmacienne, j'apprends que l'hôpital est livré une fois par mois par des services du ministère de la santé mais qu'à chaque fois il manque les 3/4 de ce qu'ils ont commandé. Les étagères vides d'antibiotiques, d'alcool, de gels antiseptiques de compresses stériles en témoignent. La pharmacie se divise en deux parties : la première stocke les médicaments et est interdite au publique. La deuxième permet la dispensation des médicaments à l'unité.
Pour parler un peu plus pharmacie, le système d'ordonnance n'existe pas. Les patients recoivent gratuitement les médicaments dont ils ont besoin dans la limite des stocks disponibles. Il n'y a aucun lien entre les centres de soin et les pharmacies que j'ai pu voir dans les villes et décrire précédemment. D'ailleurs, les gens ne peuvent la plupart du temps pas se payer les médicaments nécessaires dans les dépôts urbains. S'ils sont de nouveau malades, ils reviennent à l'hôpital où ont affaire à la médecine traditionnelle. On oublie donc les notions de suivi de traitement ou d'observance.

J'ai essayé de décrire au mieux ce que j'ai vu, mais c'est pas évident parce qu'il y a trop de choses à dire. Voici quelques photos pour illustrer un peu ce long texte indigeste.

PS: regardez un peu les détails de la photo titre de ce billet. (papier toilette en guise de compresse, l'état de l'appareil de stérilisation, l'intérieur des "armoires" à pharmacie...)


Service de pneumologie


"réception" de l'hôptial




Chambres de malades...


Gynéco


Pharmacie interne


Il y a pas mal de trous quand même


Gros trou...


Réserve pharmacie


Dispensation à l'unité


Néonatalogie


OPD


Porte d'entrée de médecine interne

Billet croustillant


De retour de Kampong Chhnang deux jeunes épidémiologistes khmères ont trouvé bon de ramener à l'IPC de délicieux criquets grillés. Tout content d'avoir mon gobelet plastique rempli de ces bestioles je me suis empressé de goûter. Ah oui, on s'est bien marré parce que c'était également le baptême culinaire de Sophie qui malgré ses 6 ans d'expérience cambodgienne, n'avait jamais mis un criquet sous ses molaires. A deguster sans modération à l'apéro; veillez tout de même à seulement enlever les ailes qui selon l'avis d'un pro, donnent un goût amer.


Je vais être honnête, avec ou sans ailes, les criquets grillés ont un goût plus que douteux...


Salut petit être croustillant !




Apéro !

Qui a mis une chips sur mon ordi ?

mardi 27 octobre 2009

Le khmer

En attendant d'avoir mieux, voici une argumentation faite en khmer sur l'intérêt de participer à l'étude sur nos volailles. Vous avez donc Sok Ra (chemise blanche à droite), épidémiologiste de l'IPC; à sa droite Nati (je crois), membre du NaVRI (National Veterinary Research Institute) et on aperçoit rapidement Anne à ma droite. Sok Ra s'adresse pendant cette vidéo à un chef de village.

Montez le son!

Moyen de transport (2) : la moto-dup


S'il y a bien un domaine dans lequel je suis passé pro au Cambodge, c'est bien celui de la moto-dup ou moto-taxi. Je suis une vraie bête ! Pour preuve, mes petites miches épousent désormais à merveille les douce formes de la planche (comprenez siège) passager de la moto.

Une moto-taxi se reconnait très facilement. La plupart du temps, il s'agit du moto rouge, Honda 100cc avec un siège supplémentaire sur ce qui à la base fait office de porte bagage. Dans tous les cas, si vous n'arrivez pas à identifier une moto taxi, le chauffeur lui, saura vous reconnaitre en tant que touriste paumé cherchant à se déplacer rapidement. Une moto-taxi, c'est 1 moto sur 3 à Phnom Penh environ. Très malin, la chauffeur de moto-taxi vous attend à chaque coin de rue, à chaque bar, restaurant ou lieux touristiques; et cela, 24h/24 et 7j/7. C'est génial !

Tous les guides vous recommandent de négocier la course avant d'enfourcher le bolide. C'est ce que je faisais au début. Mais il s'est avéré que cette pratique était vraiment pénible et maintenant, à partir du moment où vous êtes financièrement correcte avec le chauffeur, touriste ou pas, tout se passe bien : comptez un peu moins d'un dollars pour n'importe quelle course dans la ville. La plupart du temps, le chauffeur est tellement sympa avec vous que vous n'avez pas de mal à glisser directement 1 dollars dans sa petite poche.
En effet, le chauffeur de moto-taxi est multifonction. Un vrai couteau cambodgien, pour faire plaisir à l'armée suisse. Il est à la fois, pilote, guide touristique, très bon compagnon et parfois même ange gardien. Je m'explique. L'autre jour, j'ai emprunté une moto taxi pour aller chercher dans le centre de PP mes billets de bus pour Kep. Arrivé à la gare routière je tombe sur la seule caissière qui ne parle pas anglais. Ousmane, mon pilote du jour a pris soin de faire l'interprète sachant qu'il comprenait très difficilement l'anglais...Génial ! (ah je l'ai déjà dit...). Il n'a pour l'occasion pas volé son dollars et 25 cents.

La petite difficulté que vous pouvez rencontrer en prenant une moto taxi est que les pilotes ne parlent pas tous anglais et ne connaissent donc pas forcément la traduction occidentale de l'endroit auquel vous voulez vous rendre. (laissez tomber les numéros des rues, ils connaissent pas). Le plus simple donc, est de guider le chauffeur avec le plan de PP sur les genoux ou de donner un endroit ultra touristique relativement proche de votre but. La deuxième solution vous permet d'admirer un peu plus le paysage mais vous oblige à marcher un peu à l'arrivée pour atteindre votre objectif final.

Finalement, ne pas regarder la route a de temps en temps de quoi passer un voyage sereinement. Il n'est pas rare que la moto-taxi se retrouve à contre sens avec des voitures fonçant sur vous. N'ayez crainte, le pilote gère (ou du moins en apparence). Cela ne nous a pas empêcher de temps en temps de manquer de nous prendre une autre moto en choc frontal...C'est fun avec l'habitude !

Ah oui, oubliez le casque sur la moto, ce n'est pas obligatoire; ni pour le pilote. Remarque , vu la qualité des casques taïwanais et chinois disponibles sur le marché cambodgien, on peut avoir quelques doutes sur leur efficacité. Il n'est pas rare de trouver 4 personnes sur une moto-dup. La pauvre bécane se traine mais bon, tant qu'il y a de cale-pieds, il y a des clients...

Je pense que ce principe de moto-dup va être l'une des choses qui vont me manquer le plus de retour en France. Les pilotes sont tellement sympas et c'est tellement agréable de se balader à PP en moto qu'il m'est arrivé parfois de plus vouloir rentrer...

PS: Moto-taxi, c'est empruntable pour 1 km comme pour 120 km aller/retour :)

Mise à jour boulot

Je me permets de couper la routine habituelle du récit de mes exploits par cet entract boulot.

Vous saviez tous que je travaille depuis le début sur les conditions d'hygiène d'élevage de volailles au sein de petits villages de la campagne cambodgienne. Pour être plus précis, je crée le masque de saisie des questionnaires socio-économiques administrées aux éleveurs par l'équipe de terrain pour rendre possible l'intégration informatique des résultats. Ceci étant fait, ma boss étant partie deux semaines en France, les questionnaires étant en cours d'administration mon boulot concernant cette étude est en pause.
Pour continuer à apprendre plein de trucs et à me rendre utile, j'ai rencontré Sophie qui m'a demandé de faire une recherche bibliographique (internet, PUBMED pour les intimes) sur un thème concernant son étude à savoir : l'infection par les streptocoques B en service de maternité et néonatologie dans les pays en voie de développement => facteurs de risque, thérapeutique, clinique, origine...
Fascinée par mon travail, Sophie m'a ensuite demandé d'effectuer le même travail mais pour tous les autres germes impliqués dans les maladies nosocomiales... Bien que je ne sois vraiment pas passionné par la veille documentaire, je vais tacher de m'atteler à cette tâche peu attirante.

Opportuniste à souhait, j'ai demandé à Sophie qui vous l'avez compris a un pied bien ancré à l'hôpital, s'il était possible un jour de la suivre. Elle acquiesça mais me fit comprendre que ça ne serait pas pour tout de suite, vu la quantité de travail qu'elle a. A la façon dont je suis retourné à mon bureau, elle comprit que je fus déçu et se sentit obliger de me demander si je voulais bien apprendre sur le terrain comment faire une autopsie verbale. J'ai saisi l'opportunité.

Mais bien parce que ça m'aurait étonné que cela se passe si bien, pendant que la jeune khmer chargée d'effectuer les autopsies verbales m'expliquait comment la journée de demain mercredi allait se passer, Sirenda, super boss de l'épidémio m'appella dans son bureau.
Aussitôt arrivé dans son antre, il me proposa de suivre une équipe de Pasteur Paris à l'hôpital de Takeo pour une étude sur la grippe A. Forcément, je ne pouvais pas passer à coté de cela sachant que l'autopsie verbale continuait le mois prochain.

Je pars donc demain mercredi accompagné de Stephane et Clotilde de Pasteur Paris apprendre comment est organisé un centre de soin au Cambodge. Ce qui est encore plus génial, c'est que mes jeunes acolytes sont à priori dans le même cas que moi au point de vue connaissance du milieu hospitalier local.

Oui, je vais ouvrir bien grand mes mirettes et mes feuilles de choux !

lundi 26 octobre 2009

Kep-sur-mer


La charmante compagnie aérienne thaïlandaise Thaï a pour slogan "smooth as silk". Je suppose que ce dernier fait référence à la douceur des pistes thaïlandaises et non pas des cambodgiennes bien que la liaison Bangkok Pnhom Penh soit quotidiennement effectuée par cette même compagnie Thaï. Parce que les pistes/routes au Cambodge, ça secoue , ça secoue !

Cette brève introduction imagée faite, je vais pouvoir vous raconter mon périple du week-end, à savoir 2 jours à 172km au sud de Phnom Penh, dans la station balnéaire de Kep. Départ samedi matin tôt pour arriver dans la matinée à destination, du moins en théorie. Les pistes cambodgiennes, le bus datant de Mathusalem et le chauffeur pas très véloce en ont décidé autrement. 5h de trajet direction Kep dans un vieux bus chinois, c'est comme 5h de Space mountain à Disney...
Dès que je vous parle de station balnéaire vous imaginez, j'en suis sur, petits restaurants sympas sur la côte, les plages bondées, des transats de partout et des vendeurs de hot-dogs/glaces. Détrompez vous...A Kep, il n'y a personne et pas grand chose à faire. Ce qui vaut le détour à Kep, c'est l'atmosphère qui y règne; celle d'un petit village, calme, reposante et fraîche car très venteuse.

Faisons un petit historique très bref. Kep était avant les Khmers rouges une station balnéraire luxueuse où de nombreux français se réunissaient les week-ends pour se rafraichir au bord de l'eau. De belles batisses jonchaient la rive; la prospérité y régnait. Mais voilà que les Khmers rouges s'en sont subitement pris violemment à Kep détruisant tout ce qui s'y trouvait obligeant les riches propriétaires à abandonner leurs demeures.
Il ne reste plus rien à Kep de cette époque; ah si, il y a encore les ruines des maisons abandonnées aujourd'hui squattées.

Je disais donc, qu'à mon arrivée à Kep un chauffeur de Tuk-tuk m'attendait pour m'emmener au Kep Lodge, un superbe lodge authentique et point du tout trop useless en terme de maisons d'hôtes. Après un bref repas sur la terrasse de l'hôtel qui offre la plus belle vue sur la mer de tout Kep, je repars à pied à la découverte des environs. Le marché aux crabes est super sympa; les crabes frais arrivent et sont cuisinées sur place. Les poulpes et autres crevettes grillent gentiment sur le feu en attendant de trouver glouton. Puis jusqu'à la fin de l'aprem, balade sur la plage aura été mon seul programme. Il y a deux plages, à Kep, toute deux désertes; et pour cause, ce n'est pas encore la saison touristique au Cambodge. Retour au lodge sur le coup des 17h30 pour admirer le coucher de soleil depuis la piscine...Malheureusement, un orage s'est invité à la fête...Ca m'a été égal dans le sens où il n'aura pas gaché mon happy hour "Tequila sunrise" à 2$ ! En revanche, pour le coucher de soleil, on reviendra un autre jour.

Le lendemain, départ 8h30 pour rabbit island. Une charmante île "déserte" en forme de lapin (!) où les locaux vous emmènent à la journée pour vous prélassez au soleil dans l'eau ou sur la plage de sable blanc. Parce que ça m'amuse 2 secondes de rien faire sur la plage, je décide de faire le tour de cette petite île à pattes. Malheureusement, ma bonne volonté n'aura pas été récompensée puisqu'il n'existe pas de chemin permettant de faire le tour en entier de l'île. J'ai quand même pu admirer la plage opposée à celle par laquelle j'ai débarqué. Très sympa !
Après un gros malentendu avec le "capitaine" du bateau qui m'a valu de bonnes sueurs froides, je repars direction la terre ferme pour pouvoir prendre le dernier bus au départ de Kep pour Phnom Penh à 13h... Arrivée 18h30 à l'IPC. Super week-end !


Détrompez vous ils sont pourris à l'intérieur...


Kep Lodge... ;)


Crab market




Chaud devant je pince !




Plage de Kep




Kep






Bateau pour Rabbit Island


Pêcheurs

Rabbit Island



Déserte l'île ?!




Fallait bien que la pluie s'invite...



jeudi 22 octobre 2009

Croyance - Superstition - Art de vivre

Le peuple cambodgien est d'une façon générale un peuple très calme. L'une de leur plus grande valeur, et je ne pense pas que cela soit étranger à une quelconque influence bouddhiste est le Respect.
En effet, quand vous vous baladez au marché par exemple on ne vous touche pas, on ne vous interpelle pas violemment; quand on vous parle, c'est toujours avec les formes "sir, would, do you want..." et avec un très large sourire. Le plus représentatif de ce respect est je pense la façon dont on vous accueille au musée, au restaurant où même à l'aéroport : les cambogiens tout en vous saluant s'inclinent devant vous, la tête haute sans vous lâcher du regard et les mains liés, comme lors d'une prière. C'est impressionnant....
Vous allez me dire, "crétin, c'est parce que t'es blanc et que t'es susceptibles de leur donner de l'argent qu'ils font ça..." J'ai envi de vous répondre "tiens bizarre, pourquoi les employés khmers de Pasteur le font aussi ? "...

Toujours est-il qu'à mon arrivée, Mr Dousset, directeur administratif et financier de l'IPC m'a recommandé de bien faire attention à ne pas toucher la tête des cambodgiens et particulièrement celles des enfants. "ah...il doit y avoir plein de poux..." me suis-je dit. Non, pas du tout, c'est que l'âme se trouve dans la boite cranienne; elle est donc sacrée ! Don't touch !

Sur les routes cambodgiennes, les klaxons sont rois. On peut penser qu'ils klaxonnent pour n'importe quoi mais c'est faux.
En Europe, klaxon = "tu la bouges ta bouse ? c******"; suivi éventuellement de gestes harmonieux ou autres douces et élégantes paroles à l'égard d'un automobiliste en infraction ou autre.
Au Cambodge, on klaxonne pour signaler sa présence. Quand quelqu'un déboule en moto à 20cm de votre capôt, on pille mais on klaxonne pas. On respecte l'autre. On ne peste jamais contre son concitoyen même fautif. Très rare sont les altercations physiques même à pied dans la rue. Toujours cette notion de respect....

Nos belles sociétés ont encore de bonnes leçons à prendre. Malheureusement c'est pas demain la veille que certains iront faire un petit stage de "zen attitude" en Asie du Sud-Est...dommage !

mercredi 21 octobre 2009

Petite réflexion

Je vais profiter d'une soirée plutôt tranquille pour vous faire part d'une petite réflexion sur ce qu'il se passe socialement et donc économiquement à Phnom Penh.

La société cambodgienne évolue comme toutes les autres, à son rythme. S'il n'y a pas si longtemps (environ 5 ans) les cyclopousses étaient aussi nombreux que les motos, figurez vous qu'aujourd'hui ils ne sont plus que des attractions à touristes ne voyant l'Asie du Sud-est qu'à travers le célèbre album de TinTin et le lotus bleu. Le cambodgien moyen et même pauvre prend sa petite moto pour se déplacer là où le cambodgien aisé prend sa voiture et là où le cambodgien encore plus privilégié emprunte son ENORME 4x4 japonais pour ne pas dire allemand. La société cambodgienne, je crois est en pleine mutation. Parce que la fracture riche-pauvre s'accentue tous les jours, la société Cambodgienne est à un tournant sans précédent.

Le but de ce billet est bien de vous montrer qu'à Phnom Penh, Porsche Cayenne et tuk-tuk se cotoient dans la rue; le Cambodge évolue à une vitesse que personne ne peut imaginer. L'autre jour, sur ma moto-dop, j'étais coincé entre un 4x4 mercedes amg (115 000€) et un hummer H3 (65 000€); j'ai quand même payé mon chauffeur 1$...

Je pense que je rejoins l'opinion paternelle et celle de Pierre-Yves, un concitoyen ayant réussi au Cambodge quand je dis que le pays que je découvre aujourd'hui est encore à peu près brut de décoffrage mais que malheureusement dans très peu d'années, tout le côté rustique disparaitra. "on commence à vouloir nous faire souffler dans des éthylotests" racontait Pierre-Yves la semaine dernière.

C'est troublant donc cette société à deux vitesses, vélo sans vitesses d'un côté et Lexus V8 de l'autre . Oui, je ne découvre pas l'eau tiède et ce genre de situation existe dans nos contrées mais là, la différence saute aux yeux. C'est drôle...

"tu confonds pas, disparité riche-pauvre et évolution de la société ?"
Très certainement...j'en sais rien en fait...Je pense que comme la société cambodgienne évolue, la différence riches - pauvres est encore plus importante et donc plus visible.
Le cambodgien tombé du bon côté de la barrière essaye cen permanence d'en mettre plein la vue (de qui?!) en achetant des Lexus ou des Toyota hyper luxes. Les boites de nuits de Phnom Penh sont réservés uniquement à cette élite aux vues des tarifs pratiqués.
Et notre petit vendeur de poulet qui a fait 30km en moto ce matin pour se faire 5-6$ au marché? Qui est-il dans tout ça ? Que deviendra-t-il ? Je ne sais pas...mais j'ai bien peur qu'il disparaisse...non pas parce qu'il n'y aura bientôt plus de poulet au Cambodge à cause de la pollution(quoique...) mais bien parce que la société l'aura obliger à gagner sa vie en tant que salarié d'HetM ou d'une aute multinationale et plus en tant que petit vendeur de poulet.
Figurez vous qu'il n'y a pas de McDo à Phnom Penh car la franchise coûte trop cher. Je parie que dans 10ans, il y en aura 4 de McDo...(Le premier KFC vient d'ouvrir...7$ le menu je crois)

J'imagine que la société cambodgienne évolue petit à petit en suivant la lueur de nos sociétés occidentales (avec ses particularités à elle, bien évidemment...).
Ce qui m'a surpris, c'est bien de voir la quantité de moteurs V6,V8 qui propulsent les gros 4x4 qu'on peut apercevoir dans les rues de Phnom Penh. Vous savez, ce genre de moteurs est de plus en plus bani par les constructeurs automobiles (du moins dans nos sociétés) car ils sont synonymes d'irrespect de l'environnement; ils sont aujourd'hui taxés de malus à hauteur de 1800€. Ici, TOUTES les grosses voitures ont ce genre de moteurs ! Par contre, la moto de Mr Vong vendeur de babioles devant l'IPC n'a pas de V6; ca fait même 8 ans qu'il l'a pas changé, son moteur.

Voilà. C'est à peu près tout ce que je voulais vous dire. C'est peut-être contradictoire ce que j'ai raconté voire même stupide ou sans intérêts. Je m'en moque, j'ai été frappé par ce phénomène, je vous en parle. Je pense que le Cambodge dans 15 vaudra le coup d'être visité une nouvelle fois mais le problème est que plein de choses, si originales et si caractèristiques existant maintenant ne seront plus dans 15 ans.

Tiens, en parlant d'automobile, on nous rabat les oreilles en Europe avec l'écologie et la pollution automobile.Essayons de venir raisoner les Cambodgiens qui découvrent à peine, pour une infime minortié d'entre eux la joie d'avoir une jolie voiture...








Ou est bibi ?


Bon, depuis le début je vous parle de villes et autres régions du Cambodge. C'est bien beau mais sans carte je suppose que ça ne vous avance à rien. Voici donc un billet pour vous illustrer tout ça.

Dans le cadre de l'étude pour laquelle je travaille, j'ai été dans la ville de Takéo à 60km au sud de Phnom Penh et j'ai visité une bonne quinzaine de villages entre cette ville et la capitale. Lors de mon premier week-end, j'ai visité les temples de Phnom Chisor et Tonlé Bati dont ce dernier figure sur la carte, à une quinzaine de km toujours au sud de PP.
A 50 km au Nord se situe la ville de Oudong (Udong) visitée dimanche dernier.
Ce week-end, je pars à la plage, à Kep au bord du golfe de Siam et je risque très fortement de faire un petit tour à Kampot, une ville également au bord de l'eau à 20 km à l'ouest de Kep. Vous situez vous ?

Enfin, les 1-2-3 novembre prochains, a lieu le Water Festival à Phnom Penh. Il s'agit d'une fête nationale (1 milion de personnes attendues...) célébrant l'inversion du courant du Tonlé Sap, un fleuve se jetant dans le Mékong au niveau de la capitale du Cambodge (je vous en dirai un peu plus quand j'aurai bien compris le phénomène). En raison de ce festival, les 3 premiers jours de novembre sont feriés. Je vais donc en profiter pour aller à Siem Reap et Angkor, au nord ouest du pays.
Voilà, vous connaissez le programme de mes 2 prochains week-end. Vous pouvez maintenant voyager physiquement avec moi ! On est parti ?


Ambiance

Rien de particulier...Ambiance !

mardi 20 octobre 2009

Sport national ?

Je ne sais pas si on peut considérer ça comme un sport national mais nombreux sont les cambodgiens, de tout âge à pratiquer cette activité sur les places, ou dans les parcs de Phnom Penh.

Le principe est de se mettre en cercle et de jongler avec une espèce de volant de badminton en plastique sans le faire tomber. La dextérité de certain est impressionnante. Rendez-vous le dernier week-end de décembre au parc de la tête d'or à Lyon pour instaurer une nouvelle mode !

lundi 19 octobre 2009

Spiritualité



Bon je ne vais partir dans les détails des différentes "religions" qui prédominent au Cambodge parce que j'en suis bien incapable !

Au Cambodge prédomine deux "religions": l'hindouisme et le bouddhisme.

L'hindouisme a beaucoup évolué en fonction des grandes périodes de l'histoire cambodgienne. En effet, durant la période pré-ankgorienne (jusqu'au VIIIe siècle)l'hindouisme était symbolisé par le culte de Harihara (sorte divinité réunissant Shiva et Vishnou, deux des trois grandes figures de cette spiritualité). Pendant l'époque d'Angkor (VIII-XIIIe siècle), Shiva devient la divinité préférée de la famille royale avant d'être supplanté peu après par Vishnou.
C'est compliqué de comprendre l'hindouisme mais en gros, il y a trois divinités : Brahma le dieu créateur, Vishnou le dieu protecteur et Shiva le dieu destructeur. Cette triade représente le cycle de la vie. Vishnou est souvent représenté sur sa monture, Garuda une sorte de gros aigle. et avec plein de bras (tous ayant un accessoires et donc une signification spécifique).
Shiva quant à lui est représenté avec un 3e oeil (destructeur) et un trident. On le voit très souvent sous forme de phallus (cylindre de pierre) reposant sur une dalle.


Le bouddhisme quant à lui ne devient la religion officielle du pays qu'à partir du XIIIe siècle. De nombreux moines ont été assassinés par les khmers rouges et beaucoup de "vat" (temples) ont été détruits à cette époque. Malheureusement beaucoup restent à reconstruire c'est pourquoi de nombreuses quêtes sont organisés pour financer les travaux.
Le but ultime du bouddhisme est le nirvana ou l'extinction de tout désir et de toute souffrance pour accéder à la dernière étape de la réincarnation. Bouddha est l'exemple à suivre et il guide chaque fidèle vers le but ultime.

Bon j'en ai fini avec la description très sommaire de ces 2 spiritualités. Je vous avoue que je n'ai pas toujours compris toutes les représentations, les personnages hindouistes ou bouddhistes. Toujours est-il qu'écouter quelqu'un vous en parler, c'est vraiment mais alors vraiment passionnant. Chacune de ces philosophies a une approche de la vie très différente de notre christianisme et cela vaut vraiment le détour.
Le musée nationale de Phnom Penh retrace l'histoire du Cambodge à travers l'art hindouiste et bouddhiste ; je le recommande vivement et j'hésite à y retourner une deuxième fois ...

A coté du bouddhisme et de l'hindouisme, il n'est pas rare de trouver des mosquées mais également des maisons de Jésus; l'Islam et le Christianisme restent cependant minoritaire face aux deux spiritualités évoquées précédemment.

Quelques clichés bouddhistes pour illustrer







dimanche 18 octobre 2009

Petite pensée !

Petite pensée à tous ceux qui regardent mon blog ! Merci pour tous vos commentaires. C'est super gentil et agréable de vous lire !

Je pense notamment à P'pa, Ben, Steph, Paillette, Jocelyne et JP, Danièle et Claude, Clémence, Arnaud, Charlène, Claire et Mélanie. Merci de rendre ce blog actif !

Une grosse bise à ceux qui le regardent mais qui n'osent pas forcément mettre des commentaires. Vous êtes tous excusés et je vous remercie d'y prêter autant d'attention !

Et je n'oublie évidemment pas, Irène, la plus chouette !!!

En espérant que ce blog continuera à vous plaire,

A très bientôt online !

PS : Si j'ai oublié quelqu'un malheur à moi et grosses bises quand même

Divers/insolite 2

Suite des photos insolites et inclassables.



Il a pas tort le panneau

Livreur de pin de glace : il fait 32°C...


Un des grands fléaux en Asie du Sud-est

Recyclage des boites de munitions pendant S-21


Il est interdit de rire au musée S-21


Qui veut des clopes ? Pas chères !


Qui veut du poulet ?

La date et les noms de mariés (je crois) figurent sur la plaque


Un mariage Cambodgien...oui, oui au milieu de la route


Tiens, on a pas ça en Europe !


Le roi actuel: Norodom Sihamoni (à Gauche) et l'ancien Norodom Sihanouk avec sa femme

Grand moment de solitude : Ce soir, c'est pâtes au diner. Problème : je n'ai pas de briquet pour allumer les plaques de cuisson au gaz. Dehors, il fait nuit et il est tard donc les magasins sont fermés. Pas d'autres solutions que de faire les pâtes avec la cafetière...Si quelqu'un a une remarque à faire, qu'il se taise...merci... ;)